JURA
Le territoire de transhumance recouvre l’arc jurassien, dans sa partie française, de la trouée de Belfort à Bellegarde et plus au sud le Bugey, avec une concentration du Mont d’Or au Grand Crêt d’eau. Dans le massif du Jura, les éleveurs font essentiellement transhumer les génisses et les veaux, suivis des ovins, caprins et équins, en camion, puis à pied, parfois accompagnés de chevaux pour la conduite.
Les alpages retrouvent un regain d’intérêt quand les éleveurs suisses du Léman en recherche de pâturage d’altitude ont négocié un traité, le « pacage franco-suisse », pour monter sur France, depuis le lac, vaches laitières et génisses et transformer en altitude. Dès lors, les transhumances depuis les deux versants du Jura ont permis aux génisses françaises du Comté et aux laitières suisses de coexister sur les alpages, entretenant une forme paysagère typique appelée pré-bois, refuge de biodiversité.
Côté français, les éleveurs du Haut-Jura continuent de monter les génisses à pied. Des troupeaux de brebis (viande) transhument tout au long de l’année, l’été en montagne, l’hiver dans les plaines de Bresse et Bourgogne. Les espaces de la transhumance sont variés : alpages/estives, parcours, pâturages extensifs de communaux. Paysage typique du massif du Jura, le pré-bois est une clé de voûte collective entre la forêt et le pré, assurant un pâturage ombragé et frais et un fourrage en partie issu des ligneux.